sábado, 25 de julio de 2009

Desmantelamiento del Estado de Derecho venezolano

Trois figures de l'opposition vénézuélienne - deux gouverneurs d'Etat et le maire de Caracas - ont saisi l'Organisation des Etats américains (OEA), mardi 21 juillet à Washington, à propos de violations des droits humains et politiques au Venezuela. Selon ces opposants, le président Hugo Chavez n'a pas accepté la défaite de ses candidats aux élections municipales et régionales du 23 novembre 2008.

Antonio Ledezma, maire de Caracas, a dénoncé l'occupation de la mairie par des "chavistes" et le "démantèlement" des compétences, en matière d'éducation et de santé, des municipalités et des Etats passés à l'opposition. Selon lui, le pouvoir a créé une "autorité métropolitaine", à Caracas, nommée directement par le président de la République, et qui chapeaute désormais les maires élus. "Un coup d'Etat graduel ignore la volonté démocratique exprimée dans les urnes", s'indigne M. Ledezma.

Le gouverneur de l'Etat de Zulia, Pablo Pérez, a critiqué, de son côté, les menaces qui pèsent contre la chaîne de télévision câblée Globovision, les discriminations à l'emploi visant des opposants, et l'existence de prisonniers politiques.

L'avocat d'affaires canadien Robert Amsterdam a pris la défense de l'un d'entre eux, un banquier emprisonné depuis plus de deux ans à Caracas, au siège des services de renseignement de la police, la Disip. "Eligio Cedeño est un Afro-Vénézuélien né dans un barrio, un quartier pauvre de Caracas. Il a fait fortune dans la finance, grâce à son talent et à son entregent", assure-t-il au Monde. Selon ses avocats, M. Cedeño est tombé en disgrâce pour avoir soutenu matériellement des opposants en vue.

Me Amsterdam avait, lui, défrayé la chronique en prenant la défense de Mikhaïl Khodorkovski, l'oligarche russe, ancien PDG de Ioukos, emprisonné depuis 2004. L'avocat détaille les méthodes par lesquelles le "chavisme" s'attaque aux opposants.

D'abord le "lynchage médiatique" : selon l'avocat, les figures de l'opposition sont calomniées, harcelées dans les médias officiels, puis désignées à la vindicte publique sous des accusations de corruption. La criminalisation n'est que le premier pas.

Ensuite, ajoute-t-il, la machine judiciaire - qu'il juge totalement aux ordres - inculpe et incarcère. Les militaires dissidents, comme le général Raul Baduel, ancien ministre de la défense et ancien bras droit de M. Chavez, sont enfermés dans des casernes. Les civils sont confinés dans des locaux de la Disip, dans des conditions très difficiles. Pour éviter la prison, l'ancien candidat à la présidence Manuel Rosales, maire de Maracaibo, a quitté le pays.

Mardi, Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé une "croisade" contre les médias vénézuéliens, dont "la ligne éditoriale est jugée contraire aux visées gouvernementales", par le biais de modifications législatives et réglementaires. "Nous assistons à un démantèlement systématique de l'Etat de droit, plaide Me Amsterdam. Chavez n'a aucun respect pour l'indépendance des pouvoirs, il a sapé l'autonomie de la justice." Pour étayer son réquisitoire, l'avocat a mis en ligne sur son blog un "livre blanc" sur le Venezuela.

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